Bagua, les huit trigrammes
C’est un style « interne » (Nei Chia) qui comme l’ensemble de ces styles s’appuie sur le même système cosmogonique en corrélation avec la philosophie taoïste.La recherche est toujours la même : chercher à imiter le plus exactement possible la nature, où tout est en perpétuel mouvement, deviner intuitivement les lois naturelles régissant le corps et l’esprit pour déboucher finalement au Tao (identification de l’homme à l’univers). Les composantes physiques du Bagua, forme de Gung-Fu assez Hermétique, sont peu orthodoxes en comparaison avec d’autres systèmes et ses conceptions philosophiques sont particulièrement difficiles à comprendre.
Nous avons en Bagua deux tendances : le Bagua Quan (la boxe des huit trigrammes) et le Bagua Zhang (la paume des huit trigrammes).
La pratique du Bagua Quan à été signalé dans les provinces de Hebei et du Shandong sous le règne de l’empereur Qianlong (1736-1796). Pendant la période Jiaqing (1796-1821), Lui Yulong l’étudia auprès de deux professeurs : Guo Luoyun de Guanxian dans le Shandong et Zhang Guang de Shenxian dans le Hebei. Ce système se caractérise par des techniques directes et puissantes. Il compte vingt-quatre formes à mains nues s’exécutant en ligne droite et réparties en trois groupes. Ses armes sont le sabre, la lance, les béquilles, « l’étoile filante », les doubles crochets, le « ji », une lance dont la pointe est flanquée de deux croissants de lune.
Le Bagua Zhang apparut dans la région de Pékin (sous le règne de l’empereur Muzong), apportée par Tung Hai-Chuan (1813-1882) qui l’aurait apprise au contact d’un ermite taoïste vivant sur la montagne Yu Hu Shan. Fondée sur des déplacements circulaires dits « marche en cercle » ou effectués dans les huit directions, sa technique se concentre sur les manoeuvres des paumes, notamment le « simple changement de la paume » et le « double changement de la paume ». Un enchaînement de huit séries de mouvements exécutés pendant la « marche en cercle », les « huit paumes anciennes », formalisent l’essentiel de cet enseignement. Ses armes sont les « crochets Ziwu des canards mandarins », les « pinceaux du jugement », les « épées faciles », les « pointes en griffes de coq », les « roues vent et feu » et enfin le sabre long de 1m40.
Notons que le véritable art du Bagua a tendance à se perdre de par son hermétisme de plus en plus difficilement accessible à la pensée moderne. Il ne faut pas s’étonner s’il est le moins bien connu des systèmes du Nei Chia.