Hsing-I Pai, la boxe de la forme et de la pensée
Certains en attribuent l’origine au fameux général Yueh Fei, il y a neuf siècles de cela, mais cet homme, s’il a vraiment existé, est une figure si populaire dans l’histoire de la Chine, pour avoir notamment éliminé des tribus tartares menaçant aux frontières, qu’il est fort probable que la notoriété ait fini par lui valoir également, mais à tort, une réputation de créativité dans le domaine des arts martiaux.
Il paraît plus raisonnable de remonter à une époque postérieure où un deuxième nom est avancé : Chi Lung-Feng (1602-1680), célèbre expert, originaire de la région de l’actuelle Shanghai. Celui-ci aurait appris cette nouvelle technique au contact d’un ermite de la montagne Chung nan. Chi Lung-Feng était passé maître dans le maniement de la lance, ce qui l’aurait inspiré à la création de techniques à mains nues.
Il y a aujourd’hui trois styles différents de Hsing I (« la boxe des six coordinations ») :
– L’école du Shangxi de Ts’ao Chi-Wu, un élève de Chi Lung-Feng.
– Celle du Hénan de Ma Hsuehèli (1715-1790), musulman fondateur du Hsing I Quan (« boxe des six coordinations du coeur et de la pensée »).
– Et celle du Hebei de Li Luoneng (1808-1890), apparemment la plus largement répandue.
La pratique comporte essentiellement, pour les écoles du Shangxi et du Hebei, cinq formes de coups de poing mis en relation avec les cinq éléments de la pensée chinoise et douze figures animales. L’école du Hénan qui se fonde sur dix techniques zoomorphes (les dix grandes formes) se distingue par l’importance accordée à l’emploi des épaules, hanches, coudes, genoux et tête dans le combat.