COMPARATIF

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INTRODUCTION

« Pour me toucher tu dois venir vers moi et c’est là où j’arrêterais ton mouvement » (Bruce Lee, Longstreet, the way of the intercepting fist). Cette idée d’intercepter le mouvement de l’adversaire n’existe dans aucun style en tant que principe fondamental. On le trouve dans des techniques comme, par exemple, l’escrime occidentale. Mais il n’appartient pas seulement à cette méthode. Bruce s’est demandé : « si je n’ai pas d’épée, comment puis-je utiliser ce concept ? ». En plaçant sa main la plus forte en avant, comme un escrimeur. Par la suite, il a intégré la position, les déplacements de la boxe et leurs concepts avec le coup de poing vertical du Wing Chun.

Il a établi la suite de ses recherches sur la base de ce concept qu’il a appelé Jeet Kune Do : la voie du poing qui intercepte. Mais ce n’était qu’un nom et comme il le disait lui-même : « Si quelqu’un dit que le Jeet Kune Do est différent de »ceci« ou de »cela« , alors qu’on oublie le nom du Jeet Kune Do pour que ce nom ne soit que ce qu’il est, juste un nom. Je t’en prie, ne t’en fais pas pour cela » (dernier paragraphe du Tao du JKD). Le nom n’est pas important et en réalité il ne définit que l’art. « Le Jeet Kune Do est un entraînement, une discipline orientée vers la réalité ultime du combat. La réalité ultime étant de retourner à la liberté première de chacun. Liberté simple, directe, non figée dans une conception classique ». Le mot clé dans ces notes est celui de « liberté ».

Pour s’exprimer librement, il ne faut ni style, ni système, ni méthode qui donne des limites. Ils ne sont que des patrons fixes, des structures mortes incapables de s’adapter. La « vérité » est au-dessus de tout canevas préétabli. Par nature, le système, le style n’est qu’une vérité partielle. Cela ne veut pas dire qu’un système en particulier n’est pas bon ou efficace. Il est possible que le meilleur combattant du monde de Muay Thaï, puisse vaincre n’importe quel autre combattant sur un ring. Et si ce boxeur Thaï assomme un lutteur spécialiste du Ju-Jutsu, cela veut-il dire que la boxe Thaï est supérieure au Ju-Jutsu ? Non ! Absolument pas. Cela veut dire que ce combattant Thaï a été capable de maintenir le combattant de Ju-Jutsu à une distance peu habituelle pour lui, et de l’empêcher de « fermer la distance », le projeter, le maintenir au sol et l’étrangler. C’est le Ju-Jutsu qui est meilleur que la boxe Thaï alors ? Pas du tout…

Ce que Bruce voulait atteindre, c’était cette liberté première où « l’on utilise toutes les formes, toutes les voies, où l’on est limité par rien ni personne ». N’est-il pas plus malin d’apprendre les coups de pied, les coups de coude, les coups de genou de la boxe Thaï avec, en plus, les projections, les immobilisations du Ju-Jutsu de façon à pouvoir s’adapter à toutes les distances de combat ?

L’ANALYSE

On apprend donc autant d’arts martiaux que possible. On va étudier la boxe anglaise, le Wing Chun, le Kali, la Savate, la boxe Thaï, le Ju-Jutsu, etc… et « voler » à chaque style ce qui nous convient. Le Jeet Kune Do, sera-t-il le résultat d’une telle accumulation ? Non, pas nécessairement. Le JKD est plus qu’un système « éclectique » d’art martial. Il est beaucoup plus qu’un ensemble de techniques venus de différents arts martiaux. Il doit y avoir un principe profond. L’analyse est un principe très important du JKD. Il y a trois parties principales. En premier, l’analyse d’une technique en particulier. La meilleure façon d’analyser est de savoir poser des questions. Pas au professeur mais à soi-même.

Voilà quelques-unes de ces questions : Quels sont les points forts de cette technique ? Comment puis-je adapter cette technique pour moi ? À quelle distance est-elle efficace ? À quelle distance l’est-elle moins ? Si c’est une technique de distance courte alors, quelle est la meilleure façon de « fermer la distance » ? Est-il préférable de l’utiliser comme technique d’entrée, d’enchaînement ou de technique finale ? Est-ce que l’environnement influence de façon significative l’exécution de cette technique ? Quelle est la meilleure façon de contre-attaquer ? Quelle est la meilleure façon d’éviter le contre ? Quel est le timing de cette technique ?

Ce qu’il faut analyser en deuxième lieu, c’est l’adversaire. On peut se poser les questions suivantes : Quelle est sa technique la plus efficace ? Et la moins efficace ? Quelle est la meilleure distance pour le gêner ? Si on pèse 70 kg et notre adversaire 120 kg, vouloir absolument le projeter ou lui faire une clé de bras ne sera peut-être pas une bonne idée. Le mieux serait d’essayer sûrement de maintenir la distance et d’attaquer les yeux avec un Bil Jee, ou d’attaquer les genoux avec un Jik Tek. Les problèmes arrivent quand on est limité par un style en particulier ou une distance, car on n’aura pas les moyens de s’adapter aux points faibles et forts de son adversaire. Cela arrivera forcément à celui qui n’est que « boxeur » ou « kicker », etc… L’un des principes de base du JKD est d’apprendre à s’adapter à tous les styles, de façon à pouvoir « cadrer » avec n’importe quel adversaire. Bruce Lee a dit : « Apprends le principe, obéit au principe, dissous le principe ». En résumé : entre dans un schéma sans qu’il te rende aveugle, obéit au principe sans qu’il te limite. Le jour où tu pourras faire cela, tu auras acquis la liberté première. Mais avant d’y arriver tu dois te connaître toi-même… Tout pratiquant martial a une préférence de nature. Quelques-uns sont très rapides dans les déplacements et préfèrent fermer rapidement la distance pour mieux jouer de leurs points forts. C’est le même cas dans le football. Par nature, il y a des joueurs vifs et rapides et il y en a d’autres qui sont plus lents ou plus forts. En JKD, jamais nous n’essayerons de faire un gardien de but de quelqu’un qui a le talent d’un avant-centre.

LES DIFFERENTES FAÇONS D’APPREHENDER UN COUP DE POING

Il y a plusieurs manières de gérer un coup de poing, en bloquant, en parant et en esquivant. Le contre viendra après. Certains arts martiaux, comme le Karaté, ne se servent que des blocages, ni parades ni esquives. Dans certains sports de combats, comme la Boxe anglaise, il y a blocages esquives et parades. La particularité du JKD est de pouvoir contre-attaquer au moment de l’attaque adverse, par exemple au lieu de parer et de frapper ensuite, on va en même temps parer et frapper. Les autres particularités sont d’intercepter l’attaque, et d’intercepter l’intention d’attaquer.

LES DIFFERENTES DISTANCES

Il y a, en JKD, quatre distances de combat. Selon son expérience personnelle du combat, Bruce Lee s’est vite rendu compte que toutes les distances étaient importantes en situation réelle et qu’il faut toutes les maîtriser pour être vraiment efficace. La première est la distance des « kicks » : longue distance. La seconde est la distance « boxing » : moyenne distance. La troisième est la distance « trapping » : courte distance. La dernière est la distance « grappling » : corps à corps.

LES CINQ FAÇONS D’ATTAQUER

1) – L’attaque simple directe : un coup direct, dans la ligne d’engagement de l’adversaire (jab, cross, kick,…).
    – L’attaque simple angulaire : un coup direct angulaire, après un léger déplacement à l’intérieur ou à l’extérieur de la ligne centrale.

2) L’attaque par combinaison : série de deux frappes ou plus, utilisant les pieds et les poings séparément ou en combinaison.

3) L’attaque progressive indirecte : celle-ci sera utilisée dans le cas ou son adversaire se défendra rapidement et durement. Le but est de provoquer une réaction chez celui-ci afin de l’induire en erreur, et de créer une faille dans sa défense. Voici plusieurs exemples :
feinte en haut – frappe en bas,
feinte en bas – frappe en haut,
feinte à droite – frappe à gauche,
feinte à gauche – frappe à droite.

4) L’attaque par immobilisation de main : se pratique uniquement dans la distance « trapping » (troisième distance). Cette attaque se prépare à partir d’une des quatre autres distances ou d’une combinaison de celles-ci.

5) L’attaque par invitation : cette attaque est essentiellement une contre-attaque. Le but est de provoquer un leurre pour votre adversaire. Si, par exemple, je baisse volontairement mes poings, découvrant ainsi mon visage, il y a de fortes chances que mon opposant attaque en haut, découvrant ainsi une partie de son corps ou viendra se loger un contre.

LA CONTRE-ATTAQUE

Une contre-attaque est une attaque produite lorsque l’adversaire déclenche une offensive ou lorsqu’il va le faire. Il y a trois moments dans une attaque où l’on peut passer un contre :

– Avant le mouvement : lorsque l’adversaire se prépare à lancer une attaque (lorsqu’il arme sa frappe).

– Pendant le mouvement : quand l’attaque est en cours de progression et qu’elle n’a pas encore atteint sa cible.

– Après le mouvement : au moment où l’attaque est en complète extension, ou même quand elle se rétracte.

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